Point d'inflexion
Le texte qui suit est la republication d’un article diffusé par votre serviteur en mars 2010 sur son défunt blog “déclinisme” (aussi appelé “ethnocide” dans sa première version). Il m’a semblé pertinent de partager avec mes lecteurs une version annotée afin d’établir, avec le recul de plus d’une dizaine d’années, une évaluation critique. La version originale, piégée pour quelques années encore dans les sédiments de la Toile, est disponible ici.
Un évènement, pour spectaculaire qu'il soit, ne fait pas l'Histoire. L'évènement n'est que le produit de forces souterraines redoutables, la conséquence logique d'un faisceau de causes qu'il est au premier abord malaisé de discerner. Bien qu'il existe certaines exceptions, dans les populations humaines, ce sont les tendances démographiques qui constituent l'alpha et l'oméga des rapports de puissance et le marqueur des civilisations qui montent. Pensons à des évènements comme la chute de Rome, la Révolution française, l'effondrement de 1940, le 11 septembre 2001. Tous ces marqueurs historiques ne forment que l'épiphénomène de, respectivement, la submersion démographique de Rome par les Barbares, l'ascension de la classe bourgeoise, le désert nataliste de la France par rapport à sa voisine d'Outre-Rhin, la revendication djihadiste du fertile prédateur islamique. Ces évènements, bien que pratiques pour baliser l'Histoire a posteriori, ne font qu'amplifier des retournements de situation dont les racines sont bien plus profondes. La somme quotidienne d'une série de tendances séculaires finit par avoir raison même des systèmes apparemment les plus stables.
L'Histoire, comme la nature, fonctionne donc sur le principe des points d'inflexion: l'accumulation d'énergie doit atteindre un seuil nécessaire pour provoquer une réaction significative. En deçà du seuil, les réactions biochimiques sont faibles, voire inexistantes, mais dès que ce seuil est franchi, la boite de Pandore est ouverte. Au milieu des millions d'informations mises à notre disposition, il est donc important de savoir discerner celles qui détermineront les tendances générales de l'avenir et donneront probablement naissance à ces fameux points d'inflexion.
Une de ces informations capitales, passées fort logiquement sous silence dans la plupart des médias dominants est celle concernant la situation démographique américaine. On nous apprend que, pour la première fois en 2010, le nombre de naissances des nouveaux nés d'origine européenne sera inférieur à celui des naissances de nouveaux nés d'origine extra-européenne. Autrement dit, les Blancs américains viennent de perdre la bataille démographique. Game Over. Sans tirer un coup de canon, sans cotillons ni affiches au néon, les États-Unis constituent le premier pays occidental au sein duquel les naissances blanches sont minoritaires. Ce phénomène de substitution de population se double d'une tendance dysgénique extrêmement forte, les femmes peu éduquées issues de l'immigration hispanique ayant plus de descendants que toutes les autres.
NdA: cette tendance dysgénique n’est plus aussi prégnante qu’à l’époque où j’ai écrit l’article. Pour surprenant que cela puisse paraitre, la fécondité des femmes diplômées aux États-Unis est désormais supérieure à celles n’ayant pas fini leurs études secondaires. En effet, comme le soupçonnait le blogueur américain Steve Sailer, le fort taux de natalité des populations peu éduquées durant cette période était redevable de la politique du président G.W. Bush facilitant l’accès au crédit immobilier des minorités. Cette politique fut d’ailleurs partiellement responsable de la crise économique de 2008 lorsqu’il fut révélé que des millions d’emprunteurs n’étaient pas solvables. La descente aux enfers (paupérisation, explosion de la criminalité et de la prise de drogues) des classes laborieuses blanches et de la minorité afro-américaine aux États-Unis creuse un fossé de plus en plus profond entre celles-ci et les classes éduquées.
Il est fort probable qu'à moyen terme, des élites éclairées issues de l'immigration latino ou bien des leaders populistes à la Chavez prennent la tête d'états entiers. La sécession des états du Sud-Ouest, la très riche (et très endettée) Californie en tête, n'est plus une question de "si", mais une question de "quand". Amère reconquista des Mexicains, forcés au XIXe siècle, de céder leurs anciens territoires aux USA sous la pression démographique des colons Blancs ! Certains groupes réclament déjà la formation d'un nouvel Aztlàn, dans l'indifférence quasi-générale.
NdA: cette prédiction s’est révélée fausse pour la simple raison que les Hispaniques tendent à s’assimiler de plus en plus à la population blanche, y compris sur le plan électoral. La puissance d’assimilation de la culture américaine semble supérieure à la nostalgie ethno-populiste.
Selon la formule consacrée, les Américains sont en avance de dix à vingt ans sur la Vieille Europe. Ce n'est donc qu'une question de temps avant que l'Europe, France en tête, ne voie ses naissances allogènes dominer le pool de natalité. Les revendications sécessionnistes, bien qu'embryonnaires et désorganisées, ne feront que s'accroître avec la poussée démographique allochtone. Cerise sur le gâteau : contrairement à l'Amérique du Nord, l'immigration dans notre beau pays est essentiellement de confession musulmane, ce qui superposera au problème ethnique un problème religieux et civilisationnel.
Si les tendances démographiques et économiques actuelles se maintiennent, quatre types d'évolution sont possibles suivant l'intensité des forces à l'œuvre :
-"Rio de Janeiro": l'islam est plus ou moins absorbé dans la mondialisation et/ou le modèle culturel français. Demeure la question ethnique. La France parvient à maintenir un semblant de vernis souverainiste. Elle se transforme cependant en un gigantesque état à la brésilienne, où la criminalité est rampante et les inégalités gigantesques. L'Hyperclasse, ses riches artistes et ses jolies starlettes, sous escorte blindée et armée, dînera dans des restaurants raffinés et branchés de New Paris pendant que le gros de la population, petits Blancs métissés avec les nouveaux arrivants, luttera pour survivre au milieu des favelas du 9.3. La violence sera endémique et seules des descentes de police musclées, assorties des tout-nouveaux programmes de réalité virtuelle pourront rétablir un semblant d'ordre au sein du chaos ambiant.
NdA: ce scénario est plus que jamais d’actualité. Particulièrement emblématiques d’un niveau de violence élevé et d’une déliquescence du pouvoir sont les séquestrations violentes et les agressions de personnalités médiatiques, ce qui traduit une incapacité à protéger même les nantis (qui en général échappent à ce genre de criminalité dans un pays policé). La France souffre d’une dissonance cognitive et se pense comme un pays européen alors qu’elle vit déjà dans le Tiers-Monde). On notera également que le facteur religieux se superpose à tous les problèmes du pays sans nécessairement constituer le nœud central de ceux-ci.
-"Detroit/Johannesburg": le scénario précédent déborde d'optimisme à côté de celui-ci. La substitution démographique est telle que la France devient un appendice de l'Afrique et de l'Asie. Un leader racialiste à la Mugabe prend le pouvoir et entreprend la confiscation des emplois et des terres des Blancs honnis. Les Blancs représentent moins de 10% de la population, ils fuient massivement le pays sous l'effet d'une criminalité comparable à celle de l'Afrique du Sud et partent se réfugier en Océanie et en Amérique du Sud. Les monuments et infrastructures tombent en ruines et la population décline sous l'effet du cataclysme économique. Le pays doit être tôt ou tard mis sous tutelle internationale.
NdA: à l’époque de la rédaction de l’article, ce scénario avait été jugé peu plausible par certains lecteurs. Au vu de la célérité de l’immigration africaine en France, du parti pris ouvertement indigéniste (et à mots couverts, génocidaire) de l’extrême gauche et des secousses mondiales causées par les activistes racialistes formés Outre-Atlantique je ne le considérerais plus comme fantaisiste. Si la France ressemble démographiquement à l’Afrique du Sud elle finira par lui ressembler également politiquement et culturellement.
-"Islamabad": la religion musulmane, bénéficiant de la poussée nataliste de ses adeptes parvient à convertir un nombre important d'élites "de souche". Au bout d'un certain temps, un politicien habile et de sang-mêlé, récemment converti à l'islam, promet de rétablir l'ordre et l'égalité à coup de kärcher. Il est élu triomphalement et instaure l'islam comme religion officielle, tout en tolérant, au début du moins, les autres cultes. Les conversions et persécutions, encouragées tacitement par le pouvoir, se multiplient et poussent à l'exil les chrétiens, juifs et athées. Au lieu d'enrayer la misère et le désordre, elles ne font que les accroître en faisant fuir ou massacrer les éléments les plus dynamiques du pays. La République du Frankistan, absorbée par l'oumma, devient indifférenciable de la rive sud de la Méditerranée, Allah u akbar.
NdA: ce scénario, décrit également par Michel Houellebecq dans son roman de 2015, Soumission, ne m’apparait pas nécessairement comme le plus probable. Cela pourrait sembler contre-intuitif à une époque où l’islam et les musulmans de France occupent tous les jours ou presque l’actualité et où les attentats islamistes ont, depuis la rédaction de cet article, fait des milliers de morts en Occident et ailleurs. Or, l’islam a pour l’instant échoué dans sa tentative de conversion des Français en particulier et des Occidentaux en général. Il est particulierement impopulaire chez les classes éduquées et moyennes et les conversions ne concernent essentiellement que des originaux ou des conjoints dont la pratique demeure bien tiède. Les sangs-mêlés dont il est question ici (que l’on pense par exemple à Gérald Darmanin), semblent se ranger du côté de la “République”. Il n’existe aucun parti ouvertement musulman en France et les individus les plus radicaux font davantage fuir les modérés qu’ils n’attirent les extrémistes. Le cœur même de la religion musulmane présente d’inquiétants signes de dévitalisation : le nombre d’agnostiques est en augmentation, les fidèles fréquentent de moins en moins les mosquées, le voile est devenu odieux aux femmes iraniennes (dont le taux de fécondité est inférieur au seuil de remplacement), et les Saoudiennes arrachent chaque année de nouveaux droits politiques. Le seul pays où l’islamisme a réellement triomphé est l’Afghanistan, mais il s’agit de la nation la plus arriérée de la planète sur le plan éducatif et économique, un repoussoir donc plutôt qu’un modèle à suivre. Tout cela m’amène à penser que l’islam sera, à divers degrés, absorbé par le mode de vie contemporain et qu’il perdra sa puissance politique. Certains signes extérieurs de religiosité resteront prégnants, mais les revendications prendront de plus en plus un tour anecdotique, vidant la religion de sa substance. Il est en effet difficile pour une religion révélée de survivre au tsunami technologique, en particulier aux deux armes fatales que l’Occident a inoculées au reste de la planète : la pilule et l’Université. Bref, si j’avais à parier entre les Petites Dindes Diplômées et Mahomet, je placerais mes pions sur les Petites Dindes Diplômées.
-"Sarajevo": une guerre civile éclate entre les différents groupes ethniques composant le pays, voire à l'interieur des groupes ethniques: Français de souche identitaires contre Français de souche xénophiles, Noirs contre Juifs, Turcs contre Maghrébins, pro-Chinois contre anti-Chinois. Bien que portés par une religion commune, les musulmans se déchirent sur des bases ethniques et de pratique religieuse. Dès qu'un groupe semble avoir le dessus, tous les autres se liguent contre lui, de telle sorte que personne n'arrive à prendre l'avantage. Le drapeau du Dar-al-Islam est planté au sommet de la Tour Eiffel, puis arraché pour être remplacé par celui du Christ-Roi, puis remplacé par celui des altermondialistes. Le pays est dévasté, les récoltes pillées, les routes barrées. La Chine, lassée des désordres causées au commerce international demande à la Confédération du Pacifique l'envoi d'une force d'interposition dirigée par les Etats-Unis et la Ligue Arabe.
NdA: ce scénario, celui d’un effondrement de l’État, pourrait advenir en cas de paupérisation extrême, comme celle consécutive à des années de dépression économique comme nous sommes en train de les vivre, mais il est peu certain que la totalité du pays se fragmente de la sorte. La crise des Gilets Jaunes nous a appris qu’une partie du pays pouvait entrer en révolte (la “France périphérique”) sans que le reste (les quartiers immigrés, les régions culturellement excentrées, les métropoles, les petites villes riches) réagisse. Dit autrement, pour faire une guerre civile, il faut en réalité parler le même langage, or la fragmentation sociale et politique du pays me conduit à penser que le “chacun pour soi” prendra le pas sur la volonté d’établir une base culturelle commune par les armes.
La seule manière d'inverser la tendance, car il encore possible d'inverser cette tendance, est de provoquer un sursaut nataliste chez les Européens et/ou de stopper, voire de retourner les flux migratoires en provenance du Tiers-Monde...autant dire que les situations décrites ci-dessus ont toutes les chances de se produire.
NdA: aucune des mesures préconisées ci-dessus ne fut évidemment adoptée bien que des tressaillements se fassent sentir un peu partout en Europe. Mais je crains fort que cela soit trop peu et trop tard.