Asservissement et pandémie
Les années 2020-2021 constituent un jalon remarquable dans l’histoire de l’espèce humaine. La pandémie de COVID-19 fut en effet utilisée comme prétexte par les Etats du monde entier pour procéder à la mise en coupe réglée de leurs populations, récoltant les fruits d’une hyperdomestication commencée à la révolution industrielle. Une analyse rapide des manifestations de cet asservissement permet d’établir ses caractéristiques fondamentales :
1-Il est universel : La survenue de la pandémie de COVID-19, convergence de la catastrophe démographique (vieillissement des populations, l’âge médian dans les pays dits développés dépassant 40 ans) et économique (libre circulation des biens et personnes) a déniaisé les plus sceptiques quant aux intentions de la quasi-totalité des Etats contemporains, de l’Inde aux Etats-Unis, de la Turquie à l’Irlande. La planète entière ou presque s’est mise à marcher au pas cadencé des confinements et injections de vaccins expérimentaux, la Suède et l’Australie (ou la Nouvelle-Zélande) occupant chacune une extrémité du spectre de la folie covidiste pendant la séquence écoulée (2020-2021). Contrairement aux régimes totalitaires du XXe siècle qui ne disposaient que d’une assise territoriale limitée à quelques pays, tous les états de la planète se sont rangés sous la bannière du covidisme. Il n’existe donc plus aucun moyen d’échapper aux brimades des Etats, toutes les nations exerçant les mêmes politiques liberticides. Il n’y a plus de « rideau de fer » parce que la planète elle-même est encerclée de barbelés. Les vexations infligées aux populations par leurs dirigeants ne sont cependant que rarement exprimées aussi directement et brutalement. C’est sous l’apparence désintéressée du bien-être collectif, de l’aide aux plus faibles et de l’aiguillon du retour à « la vie d’avant » que la plus redoutable entreprise d’asservissement jamais entreprise se met en marche avec une douceur, une hypocrisie et un jargon propres à notre époque de statistocrates. L’absence de pass sanitaire ne vous oblige pas en effet à rester chez vous, elle vous interdit de vous rendre nulle part. Nuance.
Carte des restrictions à la liberté imposées par les différents pays durant la pandémie de COVID-19 (novembre 2021). Source.
2-Il rencontre sinon l’assentiment, du moins le soutien implicite des populations : En effet, à l’heure où j’écris ces lignes, aucun gouvernement ne fut renversé ni même mis en cause par des citoyens excédés par les « mesures sanitaires », qui n’ont de sanitaire que le nom. Et cela, malgré le coût humain et économique faramineux de ces brimades, les milliers d’entreprises mises en faillite, les suicides d’enfants et d’adolescents enfermés comme des rats et privés de la lumière du soleil pendant des mois, les vieux condamnés à mourir seuls, loin de leur famille. L’asservissement fut universel et accepté par la majorité des gens, parfois même avec un enthousiasme que l’on ne peut qualifier que de masochiste. Même les peuples d’Europe réputés comme les plus récalcitrants ou les moins enclins à la discipline comme les Français ou les Italiens se sont révélés être de bons petits soldats dans la guerre menée par leurs propres Etats contre leur liberté. Répétons-le ici : si les mesures liberticides ont été votées et globalement respectées c’est parce que la majorité de la population les approuve. Les Etats ont sadiquement divisé leurs populations entre vaccinés et non-vaccinés, permettant aux collabos des régimes en place, media autorisés en tête, de désigner les nouveaux ennemis de l’Etat en la personne des « antivax » ou « antipass ». On reconnaît d’ailleurs le collabo à ce que sa colère ne se dirigera que contre les populations que le pouvoir lui aura au préalable désignées. Il est vraisemblable que la nature même des opposants favorise leur émiettement et donc leur impuissance politique actuelle. La plupart des activités sociales, culturelles et sportives étant conditionnées à l’utilisation du pass, les personnes seules ou isolées, c’est à dire celles qui sont les moins consommatrices de ces activités ou qui n’ont pas de famille à charge sont les moins susceptibles d’être affectées par ces interdits. Il s’ensuit un renforcement de la mécanique du pass sanitaire, ce dernier étant « normalisé » par son adoption par les familles et les classes moyennes et son rejet par les individus seuls, désocialisés ou économiquement marginaux.
3-Il ne correspond pas aux conditions sanitaires réelles : Les « mesures sanitaires » apparaissent pour ce qu’elles sont réellement : des méthodes d’humiliation et de dressage à grande échelle. La remarque de l’homme de la rue sur le prétendu manque de discipline de ses concitoyens et les inévitables mesures coercitives qui en découleraient (« les gens se laissent aller, c’est pour cela que nous ne pourrons pas retrouver la vie d’avant ») indique clairement la hiérarchisation des causes. C’est par le manque d’obéissance des gens que le gouvernement se retrouverait contraint bien malgré lui de « prendre des mesures » et de les mener au knout. Mentalité de fayot scolaire qui pleurniche quand toute la classe est punie parce que Martin a refusé l’ordre stupide de sauter à cloche-pied pendant le cours de sport.
4-Il est pérenne : disposant d’un formidable outil extra-judiciaire (les non-vaccinés sont techniquement exclus de lieux publics, événements, commerces, etc. sans jugement aucun) contre lequel aucune objection concrète ne fut portée, les Etats ont désormais les mains libres pour réguler le bétail humain qui leur sert de population et actionnant les milliers de leviers à leur disposition. Les Etats modernes ayant conscience qu’une violence physique trop évidente leur attirerait des reproches et justifierait la révolte de quelques [insérer l’ethnie ici] réfractaires, il est privilégié de leur pourrir la vie en les privant de services, en restreignant leur mobilité pour toutes sortes de raisons fantaisistes, en asséchant leurs revenus, en les ringardisant, etc.
5-Il constitue le prototype de contraintes futures : vous avez aimé le pass sanitaire, révocable à l’envi ? Vous adorerez le « pass carbone » qui fera de vous un citoyen « éco-responsable ». Le pass carbone vous donnera droit à une ration de viande rouge, un voyage en avion ou à quelques minutes de plus sous la douche en échange de votre consentement éclairé. L’infrastructure idéologique (écologie comptable carbocentrique) et technique (QR codes, géopositionnement, traçage numérique) existe déjà, seule manque la volonté politique pour mettre en œuvre ce pass carbone. Avec la montée en puissance des partis politiques dits « verts » dans les métropoles occidentales, ce n’est qu’une question de temps avant que le pass carbone, véhicule indispensable à la « transition énergétique » fasse consensus dans les classes éduquées de nos pays et devienne leur nouvel instrument de coercition.
6-Il est le fruit de la technique : voici le cœur du problème. Une telle sophistication du contrôle humain n’est désormais rendue possible que parce que l’ensemble de la population est en quelque sorte « dédoublée » dans un univers parallèle, l’univers numérique. Ce n’est pas vous qui êtes contraint par le pass, c’est votre identité numérique, votre alter ego constitué de 0 et de 1 en quelque sorte. Mais si le pass sanitaire existe c’est avant tout parce que les Etats veulent que vous adoptiez le vaccin, ce dernier constituant la raison première de la création du pass sanitaire. Dit autrement, le pass sanitaire n’est que la conséquence logique du développement du vaccin.
Ainsi, la pandémie de COVID-19 a déroulé sous nos yeux le fonctionnement typique de ce processus d’asservissement technique que l’on pourrait résumer par les étapes suivantes : (1) innovation, (2) volontariat, (3) contrainte, (4) socialisation, (5) ossification. Tout d’abord voici l’innovation (1), dans le cas d’espèce un vaccin. Face à une nouveauté, quelle qu’elle soit, une population se divisera toujours en deux camps dont la taille initiale variera suivant l’innocuité et l’utilité perçues de la nouveauté en question. Vient ensuite l’adoption basée sur le volontariat (2). Le camp des enthousiastes adoptera le nouvel outil par souci de prestige social, croyance sincère en les bienfaits de la technique, effet de mode etc., en règle générale sous le regard complaisant de l’Etat. En effet ce dernier, plutôt hésitant au départ (les Etats ont une inertie propre qui les rends moins réactifs et plus conservateurs que les plus petites structures) finit par comprendre les avantages qu’il pourrait tirer du nouvel outil et décide d’en promouvoir l’utilisation, si besoin est par la contrainte (3). A ce moment, les populations qui n’avaient pas adopté la nouvelle technique se voient intimer l’ordre d’obéir sous peine de sanctions dont la sévérité varie suivant les Etats et le poids idéologique de l’innovation. La phase suivante, celle de socialisation (4) rend l’adoption et l’utilisation de l’innovation « normales » c’est à dire comme partie intégrante du fonctionnement quotidien de la société. Ceux qui, à cette étape refusent d’utiliser la nouvelle technique sont perçus comme des originaux, des rebelles ou des parias. Quoi qu’il en soit, leur opinion sur le sujet est désormais minoritaire et hors du champ des idées raisonnables et leur nombre ne fera que décroître avec le temps pour des raisons de lassitude, d’acculturation ou de répression politique et idéologique. Par ailleurs, l’utilisation de la nouvelle technique est si bien intégrée que l’infrastructure de la société n’est souvent plus capable d’accommoder des versions antérieures, devenues de facto obsolètes. La dernière étape constitue l’adaptation « biologique » (c’est à dire de notre organisme) à l’innovation, de telle sorte qu’il n’est plus possible de revenir en arrière sans risques pour la santé de l’individu et l’harmonie sociale, d’où le terme d’« ossification » (5), censé illustrer la rigidité de la structure. À cette étape la relation entre l’Homme et la technique s’inverse et tend vers le pathologique : ce n’est plus la technique qui procure un avantage à l’Homme, c’est l’Homme qui a besoin de la technique pour ne pas dépérir. Nous avons, en moins d’une année, franchi allègrement ces cinq étapes avec les vaccins contre le COVID-19 : l’arrivée du vaccin fut accueillie avec plus ou moins d’intérêt (1), au départ seules les populations fragiles et celles favorables aux vaccins furent vaccinées sur la base du volontariat (2), puis les gouvernements décidèrent d’imposer différentes versions du passe sanitaire (3), avec des contraintes d’autant plus lourdes pour les réfractaires qu’ils deviennent progressivement minoritaires dans l’opinion et que la vaccination est reconnue utile (4). Finalement, il est établi que le système immunitaire des vaccinés n’est plus capable de combattre le virus seul et l’injection du vaccin sera donc renouvelée ad vitam aeternam chez les cobayes, désormais dépendants (5).